Sanseigne Vintage : Le maestro des italiennes

Publié le Mer. 28 Décembre 2022

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On considère souvent que la cinquantaine symbolise l’âge de la raison, reste que pour certains d’entre nous, c’est plutôt l’âge de la déraison. Joel Sanseigne est de ceux-là, un rêveur, un passionné, un jusqu’au-boutiste quand on parle de belles automobiles. Et quand il roule des mécaniques, Joël ne le fait pas avec n’importe quoi. Monsieur est un maestro du carburateur, un tifosi de la bielle transalpine, un Roméo des voitures italiennes.

Il faut dire qu’il est tombé dans la marmite italienne dès son plus jeune âge. Fils de garagiste Fiat, il apprend sur le tas avec son père, puis suit une formation de carrossier. Fort de son expérience, il s’investit dans le domaine du contrôle technique, et devient gérant de plusieurs centres. Une carrière professionnelle sérieuse et bien remplie qui ne l’empêche pas, au cours de ses 25 ans, d’acquérir de temps à autre quelques belles Italiennes qu’il restaure, utilise et revend pour passer à la suivante. Au fil du temps, il amasse une véritable collection.

Du coup, quand il vend ses centres de contrôle technique, l’homme n’entend pas raccrocher la clé à molette. Non, ce qu’il veut faire, c’est s’installer dans un petit garage tranquille et bricoler ses voitures favorites, les vieilles italiennes. Une sorte de préretraite dédiée à la passion, sans la pression du business, du moins c’est ce qu’il pensait.
Il s’installe donc en 2017 sous l’enseigne Sanseigne Vintage créant un garage qui ne travaille que sur la voiture italienne vintage. Un achèvement pour cet homme qui peut faire ce qui lui plait. Reste que sa passion est contagieuse et que ses connaissances en matière de mécaniques transalpines font vite écho auprès des passionnés. Véritable collectionneur, de la Fiat 500 à la Maserati 3500 GT, Joël ne cesse d’acheter, de restaurer et de revendre pour faire tourner le stock et pour assouvir sa soif de découverte, son plaisir de se mettre au volant d’un modèle qu’il n’a pas encore restauré. Ironiquement, chaque vente est un crève-coeur pour notre homme qui ne fait pas ça pour l’argent, mais c’est aussi ce qui le fait avancer, ce qui lui permet d’acquérir plus d’automobiles.

Comme tout passionné, c’est aussi un membre actif des clubs d’anciennes, des sorties et des concentrations. Sa réputation dépasse de très loin les frontières du département et on vient de partout pour découvrir son magasin de « jouets italiens » et pour obtenir des conseils ou faire entretenir son automobile. Chez Sanseigne Vintage, on ne se contente pas de la vidange, on répare la mécanique, la carrosserie, la sellerie, les boiseries, on vend des pièces détachées et parfois, si besoin, on les fabrique, à l’identique, le tout fait maison. Où s’arrête la mécanique, où commence l’oeuvre d’art ?

Du coup, ce qui devait être sa dernière activité, glissant doucement vers la retraite, c’est transformé en un lieu de rendez-vous où la passion se transmet de passionnés à passionnés, de génération à génération. Un succès tel que Joël a dû s’entourer de deux mécaniciens, d’un apprenti, d’un carrossier et d’un vendeur et bien évidemment de son épouse Corinne qui tente, sans grand succès, de modérer les envies collectionneuses de son mari…

Reste que si Joël joue le rôle de chef d’orchestre, les membres de l’équipe sont tous aussi spécialisés et notre homme tente d’ailleurs de passer petit à petit le relais, même si à 53 ans, sa passion reste intacte. À l’image d’un père qui ne saurait choisir entre ses enfants, Joël n’affiche pas facilement ses préférences même s’il avoue un faible pour les Alfa Romeo, les Lancia et les Ferrari (ça fait déjà un large choix). De même, si vous lui demandez vraiment de choisir celle qui le fait vibrer le plus, il répondra que c’est la prochaine. Toutefois, certaines anecdotes sont plus marquantes que d’autres et quand on sait que la première automobile qu’il a achetée était une Fiat Balilla Coppa d’Oro, soit rien d’autre que la première voiture de Gordini ou d’Enzo Ferrari, cela donne tout de suite le ton.