BMW M3 E30 (1986-1991) Une réponse tranchante à ses concurrentes

Publié le Mar. 21 Décembre 2021

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Elle arrive en 1986 en réponse à la W201 de Mercedes-Benz, sur base de Série 3 (sortie en 1982). Ici nous sommes dans un coupé 2 portes, développé par le département M (Motorsport). Cette auto va poser les bases de la M3 (dont elle est la première génération, ceci dit au passage), qui ne fera qu’évoluer. En un sens, la M3 E30 a lancé toutes les M, alors que sa seule raison d’être tenait en une ligne : répondre aux règles d’homologation pour détrôner l’étoile de Stuttgart sur circuit. Et autant vous dire qu’à l’époque, le badge M n’était clairement pas superflu ! D’ailleurs, BMW totalisera 48 victoires en DTM (contre 42 pour Mercedes-Benz), preuve que la recette avait fonctionné ! C’est d’ailleurs à cause (ou plutôt grâce) à cette M3 E30 que Mercedes va encore améliorer sa 2,3-16, avec la future 2,5-16 !

La BMW M3 E30 possède peut-être la plastique la moins consensuelle du lot, mais c’est également la plus agressive et la plus axée circuit. En effet, seul le capot de la Série 3 standard est récupéré, tandis que tout le reste est 100% nouveau. Chaque élément du kit carrosserie a été pensé afin de la rendre plus rapide sur circuit (boucliers plus volumineux, spoilers aérodynamiques, jupes latérales spécifiques…), avec notamment une légère inclinaison de la lunette arrière pour améliorer la traînée ! L’aileron arrière est emblématique et fait partie de son charme, tandis que son look bodybuildé avec des ailes élargies pouvant accueillir les grosses roues de DTM ne laissent aucun doute quant à sa philosophie. Les mauvaises langues diront qu’elle a initié le mouvement tuning de mauvais goût… Pourtant, rien n’était superflu à l’époque !

L’habitacle est assez semblable à celui d’une E30 classique, mais un peu plus sportif (position de conduite plus basse, compteurs spécifiques à aiguilles rouges, gros volant en cuir à 3 branches M-Technic, logos M ici et là...). En revanche, l’intérieur de la BMW M3 E30 est un peu plus rigoureux que celui d’une Mercedes. Bien qu’elle demeure confortable, les sièges sport (sellerie en cuir optionnelle) n’étaient pas réellement destinés aux longs trajets (malgré une insonorisation très respectable) mais plutôt aux balades sportives du dimanche. Hé oui, la climatisation et les vitres électriques étaient en option... Néanmoins, 4 adultes pouvaient s’y installer aisément, même si la petite familiale est bien loin des exigences actuelles en la matière et peut paraître exiguë. Les M3 modernes répondent à une philosophie légèrement différente, tandis que la BMW M3 E30 avait un but tout autre, à savoir détruire un ennemi sur son terrain de jeu : le circuit.

Sous le capot, nous retrouvons un moteur dérivé de Formule 1, ayant fait ses armes dans la BMW M1, auquel on a enlevé 2 cylindres. Nous nous retrouvons donc avec un bloc 4 cylindres 2,3 L qui développe 195 chevaux pour un couple maximal de 230 Nm. Il s’agissait à l’époque du meilleur ratio puissance cheval par litre, meilleure que les Ferrari ! C’est grâce à cette rivalité BMW-Mercedes des années 80 que nous devons toutes les berlines sportives d’aujourd’hui. Avec un poids d’à peine 1200 kg (ceci justifie l’utilisation d’un 4 cylindres et non pas d’un 6 cylindres), la BMW E30 M3 peut abattre le 0 à 100 km/h en 6,9 secondes et peut rouler jusqu’à 236 km/h. En ce sens, elle est quelque peu plus performante que l’Audi Quattro en matière d'accélérations et en reprises, grâce également à une boîte de vitesses manuelle Getrag 265 à 5 rapports très rapide, qui ne laisse aucune place à l’erreur avec sa grille de vitesses inversée.

La BMW M3 E30 cache bien son jeu avec une étonnante souplesse et un châssis très stable. Véritable voiture d’ingénieur destinée à la course, cette M3 E30 a été conçue par des pilotes professionnels (comme bien souvent, certes). Néanmoins, elle demeure domptable et prévisible lorsqu’on la pousse dans ses retranchements : motricité hors-pair, puissance linéaire, bonne répartition des masses.