Comparatif Mercedes : Classe S, Classe E, Classe C
Copies conformes ?
Les constructeurs allemands sont réputés pour leurs véhicules premium et leur sens du service hors du commun. Pourtant, au niveau du style, d’aucuns pourraient leur reprocher comme un manque d’audace et une absence de renouvellement. Prenons l’exemple de Mercedes-Benz, qui sera au sujet de notre dossier. Il est parfois difficile de différencier les véhicules d’une gamme, tant les détails sont légers (ce syndrome n’est pas exclusif aux constructeurs allemands, d’ailleurs). Ceci dit, un air de famille n’est pas nécessairement synonyme de mauvaise chose, a fortiori si la ligne est magnifique. D’autant plus que ces véhicules répondent présents de par leurs équipements ou encore leurs performances. On ne change pas une formule qui gagne, et si le client plébiscite une auto, les constructeurs ont tendance à vouloir la reproduire à l’infini. C’est un peu la situation que connaissent les Classe S, Classe E et Classe C chez Mercedes-Benz ces dernières années. La chasse aux kilos superflus et l’inexorable diminution des cylindrées ont poussé les constructeurs à certains choix, comme par exemple, à se rattraper avec une course à la puissance. Cette quête de puissance est telle qu’il en est difficile de différencier les Classe S, E et C sur la seule base de leur puissance moteur, tant celles-ci sont proches. Pourtant, tout au long de ce dossier, nous verrons que chacune des gammes Mercedes correspond à un segment bien particulier, et répond à des exigences différentes. La Classe E est une gamme intermédiaire qui se situe entre la Classe C et la très haut-de-gamme Classe S.
Mercedes-Benz Classe S - La Sonderklasse
Depuis 1956, la Mercedes Classe S représente le nec plus ultra chez la marque à l’étoile. Souveraine, elle règne au sommet de la gamme du constructeur allemand, dont elle est le vaisseau amiral. Cette auto incarne pour certains la référence par excellence de la berline premium, celle sur laquelle toutes les autres berlines de luxe devraient se calquer. Pour toujours rester au sommet de son art, il est nécessaire d’embarquer les technologies de dernier cri, d’où le nécessaire renouvellement de 2017. La septième génération de la Mercedes-Benz Classe S (type W222) a été restylée courant 2017. Les évolutions sont avant tout stylistiques, notamment au niveau de la signature lumineuse (qui peut éclairer jusqu’à 650 mètres, ceci dit au passage). En effet, les phares possèdent une nouvelle signature lumineuse à trois bandes. Quant aux feux arrière, ils sont désormais à diodes. Niveau technologique, et c’est bien là que l’essentiel des évolutions ont eu lieu, la Classe S introduit des technologies inspirées de la nouvelle Classe E, ainsi que la conduite 100% autonome. En effet, le système de conduite autonome évolue, et peut notamment gérer la conduite dans les virages et avant les ronds-points (le tout en se basant sur les coordonnées GPS et un réseau de caméras et radars dont l’auto est truffée). De surcroît, le stationnement automatique est une réalité, et peut se gérer par smartphone à distance (si vous le souhaitez) : vous contrôlez la luxueuse allemande pendant son créneau. La procédure est impressionnante, bien qu’un peu lente. Dans l’habitacle, l’instrumentation digitale est inspirée de la Classe E de 2016 avec notamment les deux écrans multimédias reliés par une vitre d’un seul tenant. Quoiqu’il en soit, le luxe et le confort passager sont des priorités de premier ordre pour la Classe S. La qualité des finitions et des matériaux va en ce sens. Une fonction propose plusieurs programmes de ventilation, parfum, chauffage, massage, ambiance lumineuse. L’insonorisation est poussée à son paroxysme et permet d’être dans un véritable cocon. Les gadgets à bord sont nombreux : télévision, mini-bar, sièges avec option massage, borne WiFi… vous ne manquerez de rien en voyageant à bord d’une Classe S. Ce n’est pas pour rien qu’elle est devenue la voiture des grands patrons. Sous le capot, Mercedes a cherché à assagir son offre et la rendre plus environnementale, avec des 6 cylindres en ligne en entrée de gamme qui remplacent les V6. Ce choix est non seulement plus responsable, mais il est de plus compatible avec la technologie hybride (sur certaines classe S). D’autant plus que certaines motorisations disposent d’une technologie qui permet une coupure automatique d’une rangée de cylindres, pour un résultat plus économique en zones urbaines. Quoiqu’il en soit, que les amateurs de sportivité et de bestialité ne baissent pas les bras, car Mercedes-Benz n’a pas pour autant abandonné ses ambitions dès lors qu’on s’en donne les moyens. En effet, non seulement certaines versions existent avec un V8 (S560 4MATIC ou encore S63 4MATIC+), mais la version la plus puissante de la Classe S à ce jour est équipée d’un V12 essence de 6,0L développant 630 chevaux.
Mercedes-AMG S65
Il s’agit de la version la plus puissante de la Classe S, et c’est encore l’oeuvre des artisans de la division haute performance de Mercedes-Benz. Cette S65 fait la symbiose presque parfaite entre une auto ultra-sportive, et le pinacle de la berline de luxe en offrant des performances qu’aucune berline ne peut égaler. Avec une suspension active retravaillée (Magic Body Control), l’auto se pare des éléments caractéristiques AMG, comme un kit esthétique spécifique. Le V12 6,0L biturbo arrive à développer 630 chevaux pour 1000 Nm de couple, de quoi donner des performances ahurissantes à l’auto malgré un poids de plus de 2 tonnes ! Petite particularité par rapport à toutes les autres Classe S, cette version est équipée d’une boîte automatique 7G-Tronic Speedshift Plus à 7 rapports (et non pas 9). Fiche Technique
- Moteur V12 6,0L (essence)
- Puissance CV630 ch
- Couple 1000 Nm
- Longueur 5125 mm
- Largeur 2130 mm
- Empattement 3035 mm
- Hauteur 1494 mm
- Volume de coffre 510 L
- Poids 2250 kg
- 0-100 km/h4,2 secondes
- Vitesse max 250 km/h
- Prix 239,750 euros
Mercedes-Benz Classe E - La berline intelligente
La Classe E est indéboulonnable dans la gamme Mercedes. Ce qui a souvent fait parler d’elle et lui a permis de se forger une petite réputation : les avancées technologiques qu’elle embarquait à son bord. Par exemple, les premiers airbags de série sont apparus sur une Classe E, dans les années 90. Lorsque l’on se demande quelles sont les différences entre une Classe E et une Classe C, disons que la question peut sembler étrange. Mais elle n’est pas dénuée de sens. En effet, les deux autos sont très similaires sur bien des points, mais il ne s’agit que de similitudes et non pas de ressemblances identiques. Car la Classe E est une véritable routière, construite avant tout pour avaler les kilomètres et les longs trajets (le coffre de 510 litres est le bienvenue dans ce genre de situation). Non pas que la ville lui déplaise, loin de là. La Classe E est souvent vue comme une version plus évoluée, plus raffinée, plus mature de la Classe C. Plus confortable, plus spacieuse, souvent mieux équipée de série, elle correspond davantage au standard de la marque allemande. La Mercedes-Benz Classe E en est à sa cinquième génération depuis 2016 (type W213). Déjà en 2016, la Classe E reprenait le style des Classe C et Classe S de l’époque, avec une ligne plus courbée. La version coupé voit le jour en 2017, et pour la première fois, sur base de Classe E berline, et non de Classe C, ce qui est assez intéressant pour être relevé. La version cabriolet quant à elle est arrivée en 2018. L’habitacle d’une Classe E est du premium de haut niveau, sans toutefois atteindre un degré proposé par une Classe S. Après tout, la Classe E est un modèle plébiscité par les taxis, ce qui suggère tout de même un niveau de confort conséquent. Avec 4 niveaux de finition (Classe E, Executive, Sportline et Fascination), il est possible de faire des merveilles et de se rapprocher de l’agrément d’une Classe S (a fortiori si on rajoute des options). C’est notamment la Classe E qui, en 2016, a inauguré la large instrumentation composée de deux écrans 12 pouces qui occupent une bonne partie de la planche de bord. Le résultat est ergonomique et agréable, mais il n’est réalisable que sur les plus hautes finitions (alors que ce dispositif est disponible de série sur les Classe S). C’est également sur la Classe E qu’a été inaugurée le système de conduite semi-autonome (le fameux Drive Pilot), qui a ensuite été amélioré sur la Classe S. Le seul petit bémol : la plupart des équipements technologiques les plus importants viennent en option, même si l’on a choisi la finition Fascination (la plus haut-de-gamme). Sous le capot de sa version berline, nous retrouvons des blocs diesel et essence, optimisés pour la route et les longs trajets. En ce qui concerne le diesel, nous avons soit un 4 cylindres en ligne (160 à 194 ch) ou le 6 cylindre en ligne (286 à 340 ch). En ce qui concerne l’essence, nous avons le 4 cylindres en ligne (184 ch), un V6 (367 ch) ou le fameux V8 de 612 chevaux, le plus puissant pour cette auto. Toutes les motorisations sont associées de série à une boîte automatique à 9 rapports.
Mercedes-Benz E 63S 4MATIC+
Il s’agit de la version d’une Mercedes AMG la plus aboutie des temps modernes, ou presque. La Mercedes-Benz E63S 4MATIC+ est la Classe E de série la plus puissante et la plus rapide du monde. Avec sa transmission intégrale de série, cette puissante version de la Classe E n’a pas fini de vous surprendre. Elle peut envoyer l’entièreté des 850 Nm de couple aux roues arrière, pour des sensations à ne pas mettre entre toutes les mains. Mais pour le faire, c’est un parcours du combattant dans les réglages de l’auto. Mais cela n’est pas plus mal. Sous le capot, on retrouve le V8 biturbo de l’AMG GT, qui a été légèrement modifié pour l’occasion. Expressif et violent à tous les régimes, il vous ravira si vous souhaitez opter pour une conduite sportive. Mais on n’oubliera pas sa fonction primaire de grande routière familiale, qu’elle remplit à la perfection en sachant s’assagir et couper une partie des cylindres si la situation se présente. Fiche Technique
- Moteur V12 6,0L (essence)
- Puissance CV630 ch
- Couple 1000 Nm
- Longueur 4933 mm
- Largeur 2065 mm
- Empattement 2939 mm
- Hauteur 1475 mm
- Volume de coffre 640 L
- Poids 2250 kg
- 0-100 km/h 4,2 secondes
- Vitesse max 250 km/h
- Prix 239,750 euros
Mercedes Classe C - La conquête de la jeunesse
La Classe C a longtemps été l’entrée de gamme de Mercedes-Benz, le modèle le plus abordable du constructeur allemand. Ce n’est qu’en 1997 avec l’arrivée de la Classe A que la Classe C est montée en gamme. Cependant, la Classe C a conservé malgré elle cette réputation qui lui colle à la peau. La Classe C, la “Compact”, beaucoup moins imposante et volumineuse que ses consœurs, elle est moins statutaire en ce qu’elle a longtemps été le modèle qui a voulu démocratiser l’étoile. C’est pourtant le véhicule le plus vendu de la marque dans le monde. Cependant, la Classe C hérite d’une image moderne, beaucoup plus jeune et dynamique (notamment dans ses versions coupé et cabriolet). C’est d’ailleurs pour cette raison que la marque à l’étoile a calqué les somptueuses lignes de sa CLA jusqu’à la Classe C, tout en s’inspirant de la Classe S, pour attirer une jeunesse férue de luxe et d’ambitions. Mais il faut également reconnaître que, parfois, la Classe C peut également jouir d’une image pas toujours glorieuse auprès du public. Mais la Classe C n’en reste pas moins la plus pratique des Mercedes en milieu urbain, grâce à un gabarit taillé pour les rues étroites des métropoles. La quatrième génération de la Classe C a été présentée en 2014, puis restylée en 2018. Disponible en 4 carrosseries, la nouvelle génération de la Classe C est certainement la version la plus grand public et la plus polyvalente de notre dossier. Disponible en berline, coupé, cabriolet ou encore en break, la Classe C vous offre la possibilité de vous dépasser en toutes circonstances. Ses lignes sont dynamiques, harmonieuses. C’est au niveau de l’habitacle que la Classe C se perd un peu. En effet, nous sommes assez loin des Classe E et à des années-lumières d’une Classe S. La planche de bord superposée est harmonisée avec celle de la Classe S, et les finitions sont au rendez-vous (nous sommes quand même chez Mercedes-Benz), mais l’ergonomie pourrait être repensée. L’apparition d’un écran couleur contrôlable avec un pavé tactile n’est pas pour déplaire. L’intérieur n’en reste pas moins soigné compte tenu des prix du véhicule. Un arsenal technologique dédié aux aides à la conduite ou encore au confort du passager est disponible, mais pour la grande majorité uniquement sous forme de packs ou d’options. La Classe C est donc bien lottie, mais elle reste tout de même loin d’une Classe E. Sous le capot, dans sa version berline, la Classe C propose plusieurs blocs. Côté essence, nous avons un 4 cylindres en ligne (156 à 184 chevaux), un V6 (390 ch) ou le V8 de 510 chevaux, le plus puissant pour cette voiture. Côté diesel, l’offre est beaucoup plus large, avec un unique 4 cylindres, mais qui développe 4 niveaux de puissance (122, 160, 194 et 248 chevaux). Toutes les motorisations sont équipées de série d’une boîte automatique à 9 rapports (ou d’une boîte manuelle à 6 rapports pour l’entrée de gamme). La simple présence d’une boîte manuelle, bien qu’en entrée de gamme, vient nous rappeler que la Classe C reste une auto démocratique et moins bien fournie que ses grandes soeurs.
Mercedes-AMG C63 S
Nous pourrions croire que les pontes d’AMG se cantonnent à améliorer le moteur, mais nous serions bien loin de couvrir l’entièreté de leurs compétences. Car cette AMG C63S a été remaniée avec un objectif en tête : le plaisir de conduire. Au menu, nous retrouvons pleins d’améliorations pour atteindre cet objectif : nouvelle boîte de vitesse (par rapport à la précédente version ultime), nouveau volant, répartition des masses quasi parfaite, système antipatinage réglable (au nombre de 9 modes). Pourtant, son look ne suggère pas nécessairement de telles aptitudes. Mercedes est resté fidèle au V8 et à sa tonitruante et agréable sonorité pour sa version AMG ultime, qui peut se décliner en quatre carrosseries (berline, break, coupé ou cabriolet). L’auto reste facile à prendre en main et surprend par son agilité. Toutefois, même si elle reste amplement capable, il ne faut pas oublier que ce n’est pas forcément son coeur de métier par rapport à une véritable sportive. Fiche Technique
- Moteur V8 4,0L
- Puissance CV 510 ch
- Couple 700 Nm
- Longueur 4686 mm
- Largeur 2020 mm
- Empattement 2840 mm
- Hauteur 1445 mm
- Volume de coffre 455 L
- Poids 1825 kg
- 0-100 km/h 3,9 s
- Vitesse max 250 km/h
- Prix 108,200 euros