MERCEDES 190E 2,3-16 (1983-1988), c'est l’esprit Mercedes-Benz
Dans les années 80, l’automobile est un vecteur de réussite sociale, et les constructeurs premium allemands ont le sourire. À cette période, la marque de Stuttgart est réputée pour son confort et sa qualité, faisant profil bas en matière de sportivité depuis la fin des années 60. Et pourtant, Mercedes-Benz a choisi le bon moment pour se relancer en sport automobile et donner un coup de pied dans la fourmilière en brisant les codes et les idées reçues. Née en 1983 au salon de Francfort, la Mercedes 190E W201 est une berline 4 portes de la marque à l'étoile qui inaugure la première familiale sportive de son histoire. L’auto est créée afin de respecter le règlement du championnat allemand de DTM, qui impose au constructeur une déclinaison routière de sa voiture de compétition. C’est d’ailleurs elle qui va créer la nécessité d’une M3 E30 !
Surnommée “Baby Benz” par son gabarit, elle a eu la dure tâche de faire perdurer la philosophie grandiose de Mercedes dans de petites dimensions, tout en étant construite pour participer (et gagner) en course automobile. Pour beaucoup, et nous en faisons partie, cette auto marque le grand retour de Mercedes dans le microcosme de la sportivité automobile. Avec environ 5000 exemplaires produits, la 190E a un peu décoté par rapport aux deux autres allemandes de notre dossier (bien qu’elle coûtait à l’époque plus cher - et même plus chère qu’une Classe S -).
Son design est le plus sobre de nos 3 allemandes, voire discret. Par ailleurs, elle se démarque avec un gabarit assez compact, même pour l’époque ! Et ce, malgré ses ailes élargies et son aileron arrière. Dire qu’elle était qualifiée de provocatrice avec ses spoiler avant et arrière. Les jantes alliage sont simples, bien éloignées des standards de complexité d’aujourd’hui, la ligne est carré et massive. Un kit carrosserie typique des années 80, qui fait tout son charme.
Dans l’habitacle, cette 190E 2,3-16 était raffinée, et très bien équipée. Du pur style Mercedes. D’ailleurs, on pourrait croire être au volant d’une Classe S tant elles sont similaires. Spacieuse, véritable salon roulant, cette 4 places est clairement davantage axée sur le confort des passagers puisque les réglages du châssis sont adaptés afin de moins les gêner. La sellerie est de grande qualité, et peut-être la moins sujette aux aléas du temps. Mais inutile de préciser que l’habitacle façon années 80 demeure austère, peu pratique. Mais ô combien charismatique !
Sous le capot, on retrouve un bloc 4 cylindres 2,3 L à 16 soupapes (d’où le nom) développé en partenariat avec Cosworth, et développant 185 chevaux pour un couple maximal de 235 Nm. Avec un poids de 1300 kg, il ne faut que 7,8 secondes à la Mercedes 190E 2,3-16 pour l’exercice du 0 à 100 km/h, tandis qu’elle peut rouler jusqu’à 230 km/h. Sa boîte de vitesses à 5 rapports n’a jamais été mise en avant pour sa précision ou sa rapidité, contrairement à celle de la BMW (pourtant la même, mais améliorée puisque plus moderne). La suprématie de la BMW dans les chiffres est indéniable. Encore heureux en un sens, puisqu’elle a été construite justement pour laisser Mercedes derrière. Mais est-ce réellement suffisant pour les départager ?
L’auto savait se comporter en véritable limousine, routière par excellence. Néanmoins, pour l’époque, la Mercedes 190E était plus efficace qu’une Classe S et son V8. Poussive aux premiers abords, l’auto se déchaîne et fait hurler le 4 cylindres dès qu’on appuie sur l’accélérateur et qu’on cherche à monter dans les tours. Un tempérament sportif à retardement, qui peut parfois surprendre ! Ce n’est que lorsqu’on la pousse à bout qu’elle peut prétendre à la même agressivité qu’une M3 E30.
Fiche technique
- Moteur : 4 cyl 2,3 L
- Puissance : 185 ch
- Couple : 235 Nm
- Poids : 1300 kg
- 0-100 km/h : 7,8 sec
- Vitesse max : 230 km/h