Mercedes-AMG EQS 53 4MATIC+ VS Mercedes-Maybach S 680 4MATIC
Duel au sommet
Le vaisseau amiral de la marque à l’étoile est indéniablement la Mercedes Classe S. Des lignes somptueuses, une puissance phénoménale, un confort et un luxe au sommet. L’auto regroupe à elle seule tous les superlatifs. Et pourtant, même chez Mercedes, il y a toujours moyen de faire mieux et d’aller encore plus loin. Qu’il s’agisse du département sportif AMG, qui a pour habitude de radicaliser les modèles pour les rendre plus sportifs et dynamiques, ou du département Maybach dont la philosophie est de sublimer à la perfection tout ce qui sort des usines du constructeur, autant de preuves mettant en exergue le fait que Mercedes-Benz est un véritable berceau d’excellence.
Dans ce dossier, nous vous proposons d’analyser et comparer ce qui se fait de mieux chez la marque à l’étoile, à la fois pour sa nouvelle gamme électrique EQ mais également dans la division luxe Maybach. Deux mondes qui, comme nous le verrons, répondent à des attentes et objectifs différents. Mais chez Mercedes-Benz, vous verrez que la maxime attribuée au fondateur Gottlieb Daimler “le meilleur sinon rien” n’est jamais bien loin ! Nous vous proposons de regarder de plus près 2 modèles très particuliers et de voir à quel point Mercedes frappe fort sur chaque segment au point de le dominer ou presque. D’un côté le fer de lance du 100% électrique de Mercedes-AMG, véritable tournant de la marque, la Mercedes-AMG EQS 53 4Matic+. De l’autre, la Mercedes-Maybach S680 4Matic, pinacle du luxe. Alors, pencherez-vous pour le luxe ou la nouvelle sportivité ?
Qui fait quoi ?
Tous nos modèles sont soit dérivés directement de la Classe S (pour la Maybach), soit leur équivalent électrique. La dernière version de la Mercedes-Maybach Classe S est lancée en 2022 suivant la dernière génération de la Classe S, mais la version S680 et son V12 existent depuis 2021. Malgré un prix absolument dantesque (à partir de 234,000 euros), les versions Maybach ont beaucoup de succès. En effet, en matière de Classe S, près d’un modèle sur 7 vendu dans le monde est une Maybach (et la Chine est sans nul doute le plus gros marché, bien avant l’Allemagne, la Corée du Sud et les Etats-Unis).
Quant à l’EQS 53 AMG, il s’agit du premier modèle 100% électrique sortant du département AMG et qui a complété la gamme EQS. Il s’agit du lien entre deux univers qui semblent si éloignés: l’électrique et la sportivité. Pourtant, voir une grande berline de luxe pouvant être maniée avec un tel dynamisme procure forcément des sensations nouvelles et… disons-le, inavouables. Des sensations qui ont un prix : 161,000 euros a minima (un tarif qui comprend l’accès au réseau de recharge rapide Ionity pendant un an). Un prix bien inférieur à la Maybach, certes.
Form or Function ?
(La Forme ou la fonction ?)
D’un point de vue objectif, les dimensions entre les deux véhicules sont presque similaires (même largeur et même hauteur). En revanche, l’EQS est beaucoup moins longue (20 centimètres tout de même) et possède une longueur proche de la Classe S standard. En effet, la Mercedes-Maybach S680 mesure 5,4 mètres de longueur, un véritable paquebot urbain.
En matière d’esthétique, difficile de comparer objectivement deux autos ne reposant pas sur le même châssis, et dont les philosophies sont aux antipodes. D’un côté, nous avons l’électrique EQS, qui répond à des critères bien précis d’aérodynamisme et de fluidité, où les formes lisses et arrondies sont avant tout fonctionnelles. De l’autre, nous avons la Maybach qui se veut avant tout statutaire, imposante, presque omnisciente.
L’EQS est reconnaissable à bien des éléments, comme ses jantes aérodynamiques (21 ou 22 pouces en option). Mais les détails permettant de caractériser la déclinaison 53 AMG sont sans nul doute le becquet de coffre et le spoiler arrière proéminent. Un dynamisme fonctionnel découlant de la philosophie AMG qui donne envie.
La Mercedes-Maybach S680 quant à elle est reconnaissable avant tout par sa teinte bicolore caractéristique (quand bien même il s’agisse d’une option). Les plus observateurs remarqueront cette calandre inédite, avec des barrettes chromées et verticales, tandis que le logo Maybach est apposé ici et là (sur la calandre, au niveau de la fenêtre arrière). Ses sorties d’échappement chromées restent sauvagement discrètes, tandis que les logos S680 et V12 nous dévoilent ce qui se cache sous le capot.
Un habitacle majestueux
S’il y a bien une chose qui ne se discute pas, c’est l’habitacle d’une Maybach sur base de Classe S. Véritable écrin de luxe et confort, où la technologie a pleinement sa place, difficile de faire mieux : entre la qualité des matériaux, les infinis choix de personnalisation ou encore l’attention aux petits détails (comme les portes arrières qui se ferment à l’aide d’un bouton, parmi tant d’autres exemples). En effet, la Maybach offre un habitacle très spacieux et important, avec 18 centimètres d’empattement en plus par rapport à la plus longue des Classe S (qui, je vous le rappelle, partage sa longueur avec l’EQS). De série, l’auto offre trois sièges arrière, mais la plupart des clients choisissent les deux sièges séparés (réglables électriquement, chauffés et avec fonction de massage). Après tout, l’auto a été pensée pour les passagers arrière, choyés par le système audio Burmester avec résonateur intégré dans les sièges. Entre gadgets et options multiples, les occupants d’une Maybach voyageront tout en se relaxant.
L’EQS est assez différente puisqu’elle offre une ambiance davantage axée sur le luxe sportif et individuel, avec la présence des surpiqûres et quelques éléments propres à AMG. Très confortable (nous sommes tout de même dans la version électrique d’une Classe S), il reste néanmoins inconcevable de comparer avec la Maybach. En revanche, la présence du système Hyperscreen MBUX est disponible de série. L’immense écran de 1,4 mètres rajoute un coup de fouet technologique et visuel à l’intérieur de l’EQS. La berline électrique est sans nul doute le fleuron technologique de Stuttgart. Aussi, son habitacle ultra-moderne ne pourra vous laisser indifférent.
Quid du volume de chargement ? Ici, avantage pour l’électrique puisque le coffre de l’EQS AMG 53 est de 610 L, tandis qu’il n’est que de 495 L pour la Mercedes-Maybach S680. En revanche, peut-on parler de polyvalence accrue lorsque l’on sait que, grâce à sa batterie lithium-ion de 107,8 kWH, la Mercedes-AMG EQS 53 revendique une autonomie maximale théorique de 580 kilomètres ? Envisagerait-on de nos jours un long voyage (et donc de nombreux bagages) dans une voiture électrique ? Ici aussi, tout est question de philosophie de vie et de préférences personnelles. Mais le bémol restera forcément la recharge : 40 minutes sur superchargeur ou environ 15h sur une WallBox 7 kW. L’EQS est dépendante des infrastructures et d’un itinéraire planifié, là où la Mercedes-Maybach S680 possède plus de marges de manœuvres (malgré une consommation assez conséquente vu la noble motorisation sous le capot).
Des motorisations ultra-performantes
L’efficacité et la performance ont toujours été très importantes aux yeux de la marque étoilée. Pourtant avec ces deux modèles, la puissance provient de deux sources d’énergie bien opposées, preuve de la diversification chez Mercedes. Là où le V12 rageur de la S680 grogne et dégage une puissance gutturale, les moteurs électriques de l’AMG-EQS 53 sont bien moins loquaces - mais non pas moins puissants ! La sonorité est un enjeu de taille sur les voitures premium, où la vieille garde reste attachée à la personnalité du moteur. Pourtant, les véhicules électriques ne sont ni insipides ni silencieux : la sonorité est simplement différente, fruit du travail des ingénieurs de Stuttgart.
La Mercedes-Maybach S680 est dotée d’un V12 6,0L biturbo (sans hybridation légère pour le coup) : l’unique 12 cylindres en V encore disponible au sein de la gamme Mercedes-Benz. En d’autres mots, une icône en voie de disparition, et qui finira par disparaître. L’auto développe 612 chevaux pour un couple de 900 Nm. Quand bien même la Maybach soit plus légère de 300 kg, elle perd près d’une seconde sur le 0 à 100 km/h par rapport à l’EQS 53 AMG avec 4,6 secondes au compteur. Malgré une puissance phénoménale, une suspension pneumatique, des amortisseurs indépendants et le système E-Active Body Control rendent le voyage agréable.
Forcément, la Mercedes-AMG EQS 53 est beaucoup plus puissante avec ses deux moteurs-alternateurs synchrones à aimants permanents électriques (un sur chaque essieu) développant une puissance cumulée de 685 chevaux et 950 Nm (et pouvant aller jusqu’à 761 chevaux et 1050 Nm avec le Pack Dynamic Plus AMG). Malgré ses 2,6 tonnes, elle est également plus rapide puisqu’elle abat le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes. En revanche, la vitesse de pointe est limitée à 220 km/h. Malgré un poids d’enclume, cette puissance immédiate permet à l’EQS d’avoir un comportement routier impressionnant. Peut-on réellement parler de sportivité ? AMG vous dira que oui. D’autant plus que les roues arrière pivotent dans le sens du virage, et l’auto possède une transmission intégrale Performance AMG 4Matic+, où la puissance est théoriquement répartie jusqu’à 100% entre l’avant et l’arrière du véhicule selon l’adhérence et la conduite adoptée.
Mercedes-AMG EQS 53 :
Moteur: Moteur électrique
Puissance CV: 685 cv
Couple: 950 Nm
Poids: 2655 kg
0-100 km/h: 3,8 sec
Vitesse max: 220 km/h
Dimensions (L/l/h):5220 mm / 1930 mm / 1510 mm
Prix: à partir de 160,000 euros
Mercedes-Maybach S680 :
Moteur: V12 6,0 L biturbo
Puissance CV: 612 cv
Couple: 900 Nm
Poids: 2350 kg
0-100 km/h: 4,6 sec
Vitesse max: 250 km/h
Dimensions (L/l/h) : 5470 mm / 1920 mm / 1510 mm
Prix: à partir de 234,000 euros