Le duel franco-français : Peugeot 205 GTI VS Renault 5 Turbo
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis les années 80. Et pourtant, il y a un duel automobile franco-français qui déchaîne toujours les passions. Il s’agit du combat opposant la Peugeot 205 GTi à la Renault 5 Alpine, 4 cylindres de légende. Pourtant, malgré des philosophies assez différentes chez ses deux tractions, très peu de choses opposent concrètement ces deux autos mythique. Si ce n’est que la Peugeot est une atmosphérique, et que la Renault a un turbo greffé, pour rester fidèle à sa tradition.
En effet, alors que la youngtimer sochalienne demande du pilotage pur pour la dompter, le losange nécessite davantage la maîtrise du turbo. Quoiqu’il en soit, les deux délivrent des sensations dignes de l’ancienne époque, où conduire nécessitait d’être en communion avec son véhicule. Nous vous proposons dans ce bref dossier un petit comparatif de nos deux françaises légendaires.
Peugeot 205 GTI
La Peugeot 205 est une citadine produite par le constructeur français de 1982 à 1998, qui l’a aidé à se refaire une santé financière, tout en étant déclinée en plusieurs versions et carrosseries différentes. Mais s’il y a bien un modèle dans la famille des Youngtimers qui a marqué toute une génération, c’est la 205 GTi. Produite à plus de 300,000 exemplaires de 1984 à 1994, elle est devenue une icône de son époque.
Silhouette / Habitacle
Nous devons ses lignes assez carrées à Gérard Welter. Aucune folie visuelle, la 205 GTi semble presque trop sage : ni voies élargies. Voici les principales caractéristiques ayant servi à bâtir sa légende : légèreté (à peine 875 kg), maniabilité, pratique avec des performances excellentes.
Dans l’habitacle, les Peugeot 205 GTi étaient assez sommaires, avec une sellerie mi-cuir et un tableau de bord en plastique empruntés à la Peugeot 305 S2. Il n’y a ni vitre électrique, ni climatisation ni direction assistée. Cependant, tous se souviendront de la moquette rouge qui tapissait le sol, pour un look très exclusif. Le cuir apparaît sur le volant dès 1986 pour un côté un peu plus sportif. L’ABS apparaît en option en 1990 sur les GTi phase 2.
Motorisation
Sous le capot, la Peugeot 205 GTi a connu trois motorisations différentes. Toutes étaient dérivées des moteurs XU 4 cylindres.
Tout d’abord en 1984 la Peugeot 205 GTi 1,6 L (dit “XU5J”) qui développe 105 chevaux pour 137 Nm de couple. Ensuite, la Peugeot 205 GTi 1,6 L (dit “XU5JA”) qui développe 115 chevaux. Les GTi 1,6L seront produites jusqu’en septembre 1992 pour laisser place à la GTi 1,9L.
En 1986, la Peugeot 205 GTi 1,9 L (dit “XU9JA”) qui développe 130 ch pour un couple maximal de 164 Nm. Avec son poids plume, elle peut filer jusqu’à 202 km/h et abattre l’exercice du 0 à 100 km/h en 8,2 s. Cette version se veut beaucoup moins simple à prendre en main que les 1,6L et devient délicate si l’on souhaite titiller les limites.
Comme toutes les Peugeot 205, la GTi utilisait une unité de suspension arrière compacte indépendante. La GTi possédait par ailleurs une barre antiroulis et des freins à disque à l’arrière (uniquement sur les GTi 1,9L). Cette auto était un plaisir à conduire pour une traction : équilibrée, maniable, la personnification de la youngtimer par excellence. En effet, la Peugeot 205 GTi représente une époque révolue, celle de la conduite à l’ancienne, où il n’y avait ni contrôle de trajectoire ni la plupart des aides à la conduite auxquelles nous nous sommes trop habitués.
En ce sens, les Peugeot 205 GTi évoquent une certaine mélancolie d’un temps passé. De nos jours, ceci explique pourquoi elles font partie des véhicules classiques français les plus prisés par les collectionneurs. Leur prix oscille entre 3 et 30,000 euros, selon le kilométrage et la version.
Renault 5 GT Turbo
La très réputée Renault 5 Alpine Turbo venait tout juste de prendre sa retraite en 1985, que la firme au losange lui avait déjà trouvé une remplaçante : la Renault Super 5 GT Turbo (plus communément appelée la Supercinq). Il s’agit de la déclinaison sportive de la Renault Super 5, qui a pour mission de concurrencer non seulement la Peugeot 205 GTi mais également la Golf GTi. Toutes générations confondues, Renault vendra environ 160,000 exemplaires de sa GT Turbo, soit beaucoup moins que la 250 GTi. Autant nous pouvons considérer que la Renault est plus rare, autant nous pouvons rétorquer qu’elle s’est moins bien vendue.
Sa silhouette est signée Gandini, avec un kit carrosserie, un spoiler et des ailes élargies. Sans oublier les stickers pour une once de sportivité. Par comparaison à la 205 GTi, la Renault 5 GT Turbo est beaucoup plus ostentatoire et visuellement agressive. Il ne s’agit pas de faire semblant ou de cacher son tempérament. Ici aussi nous sommes face à un véritable poids plume : 870 kg sur la balance.
Dans l’habitacle, l’auto est somme toute assez rustique (quoique rien d’étonnant pour l’époque) même s’il y a un lève-vitres électrique de série, un allume-cigare ou encore un essuie-glace avant et arrière intermittent. Comme sur la 205 GTi, nous avons également une moquette rouge (ou grise en cas de version spéciale « Alain Oreille » ).
Motorisation
À ses débuts, nous avons sous le capot un 4 cylindres en ligne 1,4 L suralimenté développant 115 chevaux (et rendu célèbre sur la Renault 8 Gordini, accessoirement) Un turbocompresseur Garett T2 vient donner du souffle à ce bloc moteur.
Pour répondre à l’arrivée de la 205 GTi 1,9L, Renault répond avec la Renault 5 GT Turbo en 1988. Côté motorisation, l’auto développe désormais 5 chevaux de plus (120 chevaux) pour 165 Nm de couple. Compte tenu de son poids légèrement inférieur, ceci explique que les performances soient un peu meilleures, notamment sur l’exercice du 0 à 100 km/h (7,3 secondes contre 8,2 secondes pour la 205 GTi 1,9).
Esthétiquement, l’auto gagne une lame avant intégrée au spoiler et un becquet. Mais presque toute la mécanique a été revue : des réglages du train avant à l’allumage électronique du moteur. La peinture métallisée est intégrale.
Au volant / de nos jours
De nos jours, la Renault 5 GT Turbo peut sembler banale sur le papier tant les voitures modernes sont puissantes et assistées. Mais elle cache une personnalité et un caractère qui ne se retrouve plus aujourd’hui, malgré un savoir-faire resté intact chez la division Renault Sport du constructeur français.
La motricité peut s’avérer problématique sur cette traction du fait du turbo, qui peut s’avérer déstabilisant. Toutefois, l’auto offre un moteur détonnant et un comportement routier très affuté pour l’époque, permettant une conduite sans filtre. Très recherchée, notamment dans sa version spéciale « Alain Oreille » (limitée à 2000 exemplaires), ce véhicule français fait le bonheur des collectionneurs et amateurs de Youngtimers.
Peugeot 205 GTi 1,9
- Moteur : 4 cyl atmo
- Puissance : 130 ch
- Couple : 164 Nm
- Poids : 875 kg
- 0 à 100 km/h : 8,2 secondes
- Vmax : 206 km/h
Renault Super 5 GT Turbo
- Moteur : 4 cyl turbo
- Puissance : 120 ch
- Couple : 165 Nm
- Poids : 830 kg
- 0 à 100 km/h : 7,3 secondes
- Vmax : 204 km/h