BMW Série 3 (E21) dès 1975 - Une berline polyvalente
La BMW Série 3 E21 est une petite berline allemande dévoilée au salon de Munich. Il s’agit de l’héritière de la BMW 2002 (aussi appelée BMW 02). Elle a été commercialisée dès 1975 et jusqu’en 1983 (remplacée par l’E30) et s’est vendue à plus de 1,3 millions d’exemplaires à travers le monde. Son succès s’explique par le côté visionnaire de BMW, qui a su créer un certain standing (d’un point de vue habitabilité et sportivité) au sein d’une auto compacte 3 portes (qui n’a jamais été proposée en 4 portes). En effet, il ne s’agit pas là des grandes berlines allemandes de l’époque, qui ont fait la renommée du constructeur allemand. En ce sens, le franc succès de l’E21 a donc largement contribué à la bonne santé de BMW et à asseoir sa réputation de constructeur premium.
Esthétiquement, la Série 3 E21 reste fidèle à la 2002 et la série 5 E12 (que nous verrons plus tard dans ce dossier) qui la précède. En effet, les petites motorisations avaient deux phares ronds à l’avant (très appréciés) alors que les autres avaient deux phares doubles. Dans sa version ultime 323i E21, l’auto arbore deux pots d’échappement de chaque côté de la poupe, pour un look agressif mais sobre.
Nous devons également ses lignes à Paul Bracq. L’auto respire les années 70 et pourrait presque faire naître des sentiments de mélancolie rien qu’en posant les yeux dessus. La face avant façon face de requin est reprise sur la BMW E12, avec un soupçon d’agressivité (qui semblerait bien timoré de nos jours). À cette époque, BMW ne dérivait pas ses autos dans toutes les carrosseries possibles, il n’y a donc ni 4 portes, ni break, ni cabriolet. Toutefois, une version découvrable a été officiellement développée par le carrossier allemand Baur, et vendue à environ 5000 exemplaires. Une E21 cabriolet par Baur est donc une petite rareté.
Dans l’habitacle, tout est noir ou gris foncé. Avec son tableau de bord panoramique orienté vers le conducteur, l’auto était très accueillante. En 1979, il y a un restylage de la gamme, avec un nouveau tableau de bord et une horloge digitale (sur les versions 6 cylindres). Dès 1981, les finitions intérieures et les équipements de série s’améliorent selon la motorisation (plus elle est puissante, plus l’auto est confortable, jusqu’à emprunter ses sièges à la Série 7 de l’époque). Toutefois, il ne faut pas oublier que nous sommes dans les années 70 / début des années 80, et il n’y a donc aucune technologie embarquée (pas d’ABS, pas d’ESP, pas d’antipatinage). Conduire une Série 3 E21 nécessite donc une attention toute particulière, mais elle s’avère très joueuse dans la maîtrise.
Sous le capot, à ses débuts, BMW a commercialisé la Série 3 E21 avec un bloc essence 4 cylindres (avec plusieurs cylindrées, 1,6L, 1,8L ou encore 2,0L). Trois ans après, un bloc essence 6 cylindres en ligne fait son apparition pour rajouter de la sportivité, mis à mal par le poids un peu élevé de l’auto. Il faut d’ailleurs faire remarquer que pour l’époque, proposer un six cylindres en ligne dans des véhicules de cette gamme là relevait du véritable luxe.
L’auto a connu plusieurs versions, bien évidemment. Mais dans sa version la plus puissante surplombant la gamme (BMW 323i), la Série 3 E21 était équipée d’un 6 cylindres en ligne développant 143 chevaux pour un couple maximal de 196 Nm. Une boîte manuelle 4 vitesses à grille inversée (première en bas) donnait de la puissance aux roues arrière. L’auto pouvait abattre l’exercice du 0 à 100 km/h en 9,5 secondes, et avait une vitesse de pointe de 190 km/h. Par ailleurs, l’auto n’a pas connu de dérivé sportif digne de ce nom, comme la très plébiscitée M3 E30, version sportive du modèle l’ayant succédé. Si ce n’est les versions développées par Alpina ou Schnitzer.
Quoiqu’il en soit, la Série 3 E21 est une auto très sympathique, peu importe la motorisation choisie (quand bien même les L6 sont forcément plus appréciés, ne serait-ce que pour la sonorité envoûtante qu’ils procurent). La conduite est rustique, parfois brute. Ce n’est pas réellement une sportive dans l’âme (même dans sa version 323i), mais elle requiert de monter dans les tours et son comportement routier est intéressant. C’est là que réside le bonheur de l’expérience de conduite d’une auto des années 70, où il n’est pas obligé d’aller à des allures folles pour se faire plaisir.
BMW Série 3 E21 323i
- Moteur : 6 cyl en ligne - 2,3 L
- Puissance : 143 ch
- Couple : 196 Nm
- 0 à 100 km/h : 9,5 secondes
- Vmax : 190 km/h