BMW Série 8 (E31) dès 1989 - Performances extrêmes
La BMW Série 8 E31 est la remplaçante chronologique de la Série 6 E24, et marque une réelle montée en gamme, qui ne sera pas vraiment suivie par la clientèle. La première génération de la Série 8 est sortie en 1989 avec la E31, présentée au salon de Francfort de la même année. À l’époque, il s’agissait d’un coupé de grand tourisme qui se voulait avant-gardiste. Vendue à environ 30 exemplaires, ce coupé 2+2 n’a vraisemblablement pas trop séduit, a fortiori sur son marché de prédilection, les Etats-Unis. En effet, la deuxième génération ne verra le jour que beaucoup plus tard, en 2018 !
À l’aune du tournant des années 90, BMW a voulu bousculer les codes. Son look est très différent des BMW que nous avons vu jusqu’à présent et est l’oeuvre de Claus Luthe et Klaus Kapitza. La face avant de l’auto est reconnaissable au premier coup d’oeil (et inspirée de la mythique BMW M1) : capot long et plongeant, une toute petite calandre et l’abandon des quatre phares ronds des premières Série BMW, remplacés par des phares escamotables. Nul doute que ce simple détail a dû semer la confusion chez les clients fidèles de la marque, qui ne retrouvaient plus l’ADN du constructeur bavarois. Et pourtant, cette Série 8 E31 faisait office d’OVNI dans le monde automobile à l’époque.
Dans l’habitacle, la voiture se veut confortable, luxueuse, mais également avant-gardiste. La planche de bord est futuriste et possède tout un tas de boutons. L’auto intègre un système de climatisation avec contrôle automatique du recyclage de l’air (pour minimiser la pollution). Ou encore, les ceintures de sécurité sont intégrées aux sièges. Il s’agit de la première auto à proposer une électronique embarquée multiplexée. Le catalogue d’options était très fourni, même si les équipements de série étaient très corrects.
L’auto ne possède pas de montant central sur les vitres, ce qui donne une réelle sensation de liberté et d’espace (encore plus avec le toit ouvrant électrique). Les deux places arrières, séparées par le prolongement de la console centrale ressemblent à de gros fauteuils, quand bien même l’espace pour les jambes est assez court.
Sous le capot, BMW voulait le top du top. Le constructeur allemand commercialise sa Série 8 E31 uniquement avec un V12 (300 chevaux à 326 chevaux, respectivement sur les versions 850i-Ci et 850Ci). Tout du moins à ses débuts, avant l’apparition du V8 en 1992, plus économe et plus accessible (286 chevaux, pour la Série 8 840Ci). C’est d’ailleurs le deuxième V12 de série sur une BMW. Et pour la petite anecdote, c’est à partir de ce V12 que les ingénieurs de BMW développeront le V12 de la supercar McLaren F1. Preuve que cette Série 8 avait beaucoup de potentiel.
Dans sa version la plus puissante, la BMW 850 CSi est équipée d’un V12 modifié par BMW Motorsport et développe pour un couple maximal de 550 chevaux. Le 0 à 100 km/h est abattu en 6 secondes, et l’auto peut rouler jusqu’à 250 km/h (généralisation du fameux bridage électronique). Ces performances la placent directement en concurrence avec ce qui se fait de mieux à l’époque, comme l’Aston Martin DB7, la Porsche 911 Turbo ou encore la Ferrari 348.
Mais avec ses 1780 kg, la BMW Série 8 E31 est indubitablement une GT, une grande routière, rapide et confortable avec un amortissement typé confort. Insonorisée, difficile d’entendre le V12 ou le V8 à moins d’ouvrir une fenêtre. Les vibrations sont limitées de par l’architecture moteur équilibrée. Les freins sont le plus grand défaut de cette auto, beaucoup trop petits pour arrêter les près de 2 tonnes du mastodonte. Malheureusement, elle accusait un prix beaucoup plus cher que la Série 6 E24 qu’elle remplaçait : environ 30% plus cher. Encore un détail qui pourrait expliquer le flop commercial de cette première Série 8, ainsi que l’apparition des versions V8 dès 1992.
BMW Série 8 E31 850CSi
- Moteur : V12 5,6 L
- Puissance : 380 ch
- Couple : 550 Nm
- 0 à 100 km/h : 6 secondes
- Vmax : 250 km/h